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11 octobre 2007
Fondé en 1977, Le Collectif, le journal étudiant de l'Université de Sherbrooke, a fêté ses 30 ans le 27 septembre. Pour souligner cet anniversaire, une table ronde sur le rôle du journalisme étudiant se tenait au Centre culturel. Plusieurs personnes, dont certains anciens collaborateurs du journal, se sont donc réunies pour débattre de questions précises concernant le journalisme étudiant.
Pour débuter, les panélistes se sont demandé si des journaux comme Le Collectif devraient être militants. «Je pense que le militantisme est déjà dans l'action des journaux étudiants, car ils touchent des sujets qui intéressent les étudiants. Quand on parle du militantisme étudiant, ce n'est pas seulement le trip d'aller marcher sous la pluie avec des pancartes. Il y a quand même des sujets à débattre, des choses qui touchent les gens. Ça peut être bon de les en informer», explique Alexis Beaudet, finissant au baccalauréat en histoire et actuel rédacteur en chef du Collectif.
Chloé Domingue-Bouchard, une étudiante à l'UQAM qui s'implique dans l'Ultimatum, le journal de l'Association pour une solidarité syndicale étudiante, abonde dans le même sens : «C'est essentiel qu'il y ait des journaux de propagande dans les universités, car les étudiants sont au courant des enjeux qui les concernent eux et la société. Les journaux étudiants diffusent ces informations eux-mêmes, pour leur population étudiante, car il n'y a aucun autre média qui réussit à le faire et à donner un portrait juste de la réalité», explique-t-elle.
Ensuite, les participants ont discuté du métier de journaliste. Pour eux, une chose est claire, faire du journalisme étudiant est très bénéfique pour les jeunes qui souhaitent exercer cette profession dans l'avenir : «Je pense que tout le monde est très conscient que faire du journalisme étudiant, c'est apprendre le métier et c'est surtout pratiquer le métier. C'est en pratiquant qu'on acquiert le métier de journaliste. Faire du journalisme, même si c'était pour un journal étudiant qui n'aurait aucun lecteur, serait tout de même formateur», affirme Vincent Larouche, journaliste au Journal de Montréal.
Par ailleurs, pratiquer le journalisme étudiant en plus de faire des études supérieures est assez exigeant. Les panélistes se sont donc demandé si on devait rémunérer les journalistes étudiants pour les services qu'ils fournissent «Moi, je travaille fort dans ce sens-là, raconte Alexis Beaudet. Avec la fondation Force, on essaie de donner des salaires et des bourses à l'engagement pour les chefs de pupitre et les rédacteurs. Ils font beaucoup de travail et quand ils sont au journal, ils ne travaillent pas ailleurs», explique-t-il.
Pour Steve Bergeron, journaliste culturel à La Tribune et président de la section estrienne de la Fédération professionnelle des journalistes du Québec, il serait également préférable que les étudiantes et étudiants aient un salaire pour le travail qu'ils accomplissent : «Je pense que ce serait un plus si les étudiants étaient rémunérés. J'ai vu ce que c'était de travailler pour un journal étudiant. Le travail est bénévole, ce qui fait que les étudiants partent, reviennent, vont en stage. Ils sont au journal une semaine et la semaine d'après ils n'ont plus le goût d'y travailler. Le fait d'être rémunéré oblige une certaine rigueur.»
Pour terminer, les participants à la table ronde ont conclu que Le Collectif a très bien évolué au fil des années : «J'ai regardé Le Collectif et je trouve qu'il a beaucoup plus de gueule que dans le temps où j'étais là. Il y a une constance qu'il n'y avait pas à l'époque. Il y a quelque chose de vraiment bien établi avec Le Collectif», souligne Steve Bergeron.
La table ronde du Collectif a également été l'occasion de réunir les anciens collaborateurs du journal et de souligner leur contribution au cours de ses 30 années d'existence.
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